Africajarc, le 12e festival africain de Cajarc dans le Lot s’est tenu du 22 au 25 juillet 2010 dans la joie et la bonne humeur. Le grand mérite de ce festival est de proposer un large éventail d’« entrées » pour appréhender les aspects de l’Afrique en favorisant les rencontres. Le grin littéraire agit un peu comme en écho à ses propres préoccupations. Cette année, la négritude, la colonisation et la décolonisation, l’avenir de l’Afrique ont été évoqués par un florilège d’auteurs/acteurs des réalités africaines. Roland Collin a dirigé les débats et les échanges avec finesse, laissant à chacun le soin de s’exprimer de la façon qu’il avait choisie : interventions préparées et écrites pour Madame Adame Bâ Konaré, historienne, ou improvisations pour le romancier Alain Mabanckou et pour Solo Soro, le brillantissime animateur de l’émission « l’Afrique enchantée » sur France Inter (dimanche, 17h). Jean-Yves Loude, écrivain voyageur, a captivé l’auditoire par la qualité de son récit, les plages musicales, des photographies et dessins. On attend avec impatience la suite d’un voyage au Brésil qui s’annonce fertile en observations. Il est difficile à Cajarc de ne pas se disperser : un petit tour place des Associations où l’on retrouve avec plaisir les batikiers Apo et Maurice de Koudougou au Burkina Faso, une intervention d’Eva Rogo-Levenez qui démontre avec vigueur et enthousiasme les côtés positifs de « son » Afrique, bien différente de celle que l’on montre parfois. Nous avons vu les yeux embués d’émotion le magnifique film « Momo le doyen » de Laurent Chevallier. Pour ceux qui ont eu la chance de voir le spectacle du Baobab Circus, quelque part dans le monde, ce témoignage démontre avec force les valeurs humaines d’une aventure exceptionnelle. Valeurs que l’on retrouve dans « La petite vendeuse de soleil » de Djibril Diop Mambéty. Expositions de peintures, sculptures, photographies - on ne sait plus où donner de la tête - ; petites scènes montrant de vrais joyaux comme « les petites comédies de l’eau » ; marché d’Afrique... Cajarc reste à dimension humaine dans le cadre superbe du village. Le soir, spectacle plus classique, plus conforme aux autres festivals. On a beaucoup apprécié la joie de jouer de Vieux Farka Touré qui semble s’épanouir au delà des sonorités de son père Ali Farka Touré dont il assume l’héritage en le faisant fructifier. Le grand mérite de ce festival est sa dimension humaine dans la qualité de ses intervenants et d’un public curieux. Quant aux joyeuses notes de la fanfare béninoise Eyon’le, elles ont envahi avec bonheur les rues de ce petit village des bords du Lot. Catherine et Bernard Desjeux
voir aussi http://ahbbs.net/play/YiKgJobyaJM.htm
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