L’Algérie se retrouve secouée par l’histoire comme un vieux drap déchiré pour avoir trop abrité de couples infidèles. Le lit de la vie, trop petit pour ses rèves immenses, chahuté par une jeunesse rebelle, vacille dans la lumière de l’instant. Et pourtant au fin fond d’un désert de cailloux survit une société née dans la douleur, bâtie sur du roc. La poussière du temps n’a jamais bouleversé les piliers de ses vertus. La Règle est la condition de la vie. L’homme nouveau ne viendra pas car il est déjà venu et les certitudes n’ont pas besoin de sens puisqu’elles existent. La femme est la famille, le voile son refuge. L’âne fidèle dodeline dans la ruelle de la ville haute ; le clapoti des bidons d’eau l’accompagne dans un quotidien mécanique ponctué par le chant de l’imam. De la terrasse s’échappe une odeur de couscous et de piments frais, de dattes et de fruits secs. Les rires de Fatima et d’Aïcha trahissent des plaisirs inavoués, courses folles d’enfants invisibles, éclats de pire et de meilleur du bonheur secret de la maison-maman, de la maison-cachot. Le Mzab glisse hors du temps parce qu’ainsi en ont décidé les anciens et avant eux les autres anciens, mais le peut-il comme il l’a pu ? à suivre...