Bernard et Catherine Desjeux Journalistes - Reporters - Photographes
 
Nord, Carnaval de Dunkerque
 

Oncle "Co’", tambour-major, entre sur la place de l’Hôtel de Ville au son perçant des fifres et tambours. Des milliers de carnavaleux, chahuteurs, serrés les une contre les autres, attendent que le maire lance du balcon des "kippers", des harengs fumés, moment fort de deux mois de défilés, de bals et de rigaudons... Puis la "Visscherbende", la bande des Pêcheurs, Oncle Co’ en tête, repart, entraîne le carnaval à travers la ville, selon la grande tradition initiée dès le XIVe siècle par les armateurs qui laissaient les pécheurs fêter en bande leur départ pour l’Islande. Le carnaval de Dunkerque enflamme à tour de rôle, en février et mars, chaque quartier de la ville de rires démesurés. Car ce Carnaval est une vrai fête, un antidote à la monotonie quotidienne, à une vie bien rangée. A Dunkerque, le carnavaleux ne se donne pas en spectacle, il vit pleinement sa fête, grimé à outrance, chantant à tue-tête des chansons paillardes, inaudibles en d’autres circonstances. Il vit pleinement en groupes fraternels, enchaînés dans le délire de chahuts tonitruants sans heurts ni violences. On pense immanquablement à Rabelais : une folie rigoureuse, une émotion collective, pendant vital au quotidien. Toutes les classes sociales confondues s’agenouillent les larmes aux yeux pour chanter la cantate à Jean Bart, corsaire du roi, héros de la ville. Mille poitrines clament ce chant libérateur, ce chant vainqueur d’un ordre établi sur la liberté des océans, cet hymne dunkerquois :

Jean Bart, Jean Bart, salut à ta mémoire, de tes exploits tu remplis l’univers, ton seul aspect commandait la victoire, Et sans rival tu régnas sur les mer.

 
 
  Le carnaval de Dunkerque enflamme à tour de rôle, en février et mars, chaque quartier de la ville de Dunkerque de rires démesurés.

© Bernard et Catherine Desjeux Journalistes - Reporters - Photographes
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