Bernard et Catherine Desjeux Journalistes - Reporters - Photographes
 
Drame au Mali
 

Drame au Mali

Le Mali qui était l’exemple en Afrique du vivre ensemble s’embrase à son tour comme un bégaiement de l’histoire , comment un pays qui a une telle richesse culturelle a pu basculer dans le chaos : une rébellion sans nom qui resurgit encore plus armée que les précédentes, un coup d’État d’un autre âge, caricatural... avec son corollaire de violences, d’exactions, de règlements de compte, d’arbitraire, d’exaspération d’une population flouée par des promesses non tenues, la corruption... Résultat : un bazar dramatique, des attaques de maisons, des scènes de pillage, des communautés qui vivent la peur au ventre, des magasins dévalisés, des arrestations, des dizaines de milliers de réfugiés... On aimerait y voir clair, désigner les bons et les méchants. Hélas, la situation est très complexe. On peut dire - sans avoir peur de se tromper - que le peuple malien dans son ensemble ne souhaite que la paix. Après avoir critiqué rapidement un président pour son laxisme et sa recherche de consensus, l’on s’aperçoit que les problématiques sont mélées. Une grande partie du pays est otage de nombreux trafics - drogue, armes, clandestins... - qui génèrent des sommes considérables (voir le nouveau quartier « Cocaïne » à Gao). Les mouvements de rébellion malgré un discours parfois généreux sont souvent adossés à ces systèmes maffieux. La situation n’est malheureusement guère plus brillante dans les pays voisins : Mauritanie, Niger, Burkina Faso, Tchad. La solution des armes montre aujourd’hui ses limites. Le Mali a plus besoin de construire que de détruire. La population touarègue, qui est une communauté linguistique et dont les composantes sont très variées, est malheureusement prise dans son ensemble en otage dans ce tourbillon incontrôlé. Il y a actuellement autant de Touaregs dans l’armée régulière du Mali que dans les rangs du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) ; un ancien Premier ministre Ahmed Mohamed ag Hamani est touareg ainsi que de nombreux ministres. Mais la confusion est grande et l’opposition Noirs-Blancs vieille comme le monde, même très minoritaire au Mali, réapparaît dès les premières échauffourées. La présence de ressources minières comme l’uranium ou d’énergie fossile comme le pétrole excite les convoitises. La solution est sans doute de faire confiance aux Maliens eux-mêmes.

Catherine et Bernard Desjeux

http://toumastpress.com/interview/333-interview-zakiyatou-ouallett-halatine-1sur2.html

Dans le cadre du séminaire sur le Sahel organisé par le Programme Afrique de l’Ifri, Laurent Bigot, sous-directeur Afrique Occidentale au MAE, est intervenu sur le thème "Les défis du Sahel : vue de Paris".
http://www.malijet.com/videos/actualite_en_video/46904-dans-le-cadre-du-seminaire-sur-le-sahel-organise-par-le-programm.html

 
 
 

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