Bernard et Catherine Desjeux Journalistes - Reporters - Photographes
 
France , Prise de bec à Brinon-sur-sauldre petit village de Sologne
 

Brinon : L’information comme solution tout simplement.

Je viens de lire la réponse de Monsieur Dominique Girard maire de Brinon-sur-Sauldre concernant mon article paru dans le petit solognot. C’est vrai, j’ai été sidéré du nombre de réactions et de félicitations à propos de mon article. La chicane et les querelles de villages ne sont pas dans ma culture, s’il ne s’agissait que d’une histoire personnelle cela n’aurait pas grand intérêt mais il me semble qu’il s’agit d’un problème de fond concernant la vie dans un village. J’ai eu l’occasion au cours de ma vie professionnelle de journaliste de faire un très long tour de France de plusieurs années pour réaliser des reportages sur le thème « vivre et travailler au pays »*. J’ai pour cela rencontré des centaines d’acteurs de toutes natures de la vie rurale dans un grand nombre de régions de France.
La gestion d’une commune est une affaire délicate car il faut gérer les intérêts antagonistes des différents usagers : agriculteurs, touristes, pêcheurs, chasseurs, artisans, propriétaires, gens du pays, commerçants...
Il y a des sujets récurrents : l’urbanisation, le niveau d’eau, la pollution, la collecte des poubelles, la sécurité, le ramassage scolaire, les champignons, la gestion de la salle de fêtes par les différentes associations, l’assistance aux personnes démunies, les impôts locaux, les pots de fleurs, l’entretien des chemins, les chantiers... La liste dont doit s’occuper un maire est très longue et très contraignante car en tant que premier magistrat de la commune c’est lui le responsable représentant de l’Etat. On peut expliquer, devant la somme de travail que cela représente, les dérives autocratiques.

J’ai pu constater que la gestion d’un village dépendait donc beaucoup de la personnalité du maire. Pour le même problème, la gestion est différente. Il est vrai qu’une discussion autour d’un verre peut permettre de s’expliquer et de régler beaucoup de choses dans la joie et la bonne humeur. C’est le luxe de vivre à la campagne, on se connaît, on se parle. Il suffit de rester dans le cadre de la loi. Il est curieux que Monsieur Girard parle dans ce cas « d’arrangement », cela en dit long sur ses pratiques. La liste des coups tordus est longue. Ce monsieur comme tous les escrocs présente bien et à l’air plutôt sympathique. Il fait ramasser le journal le petit solognot contenant mon article de tout les points de distribution du village, par peur de la vérité, Les votes à l’unanimité à main levée, l’absence d’information, le verrouillage systématique de toutes décisions évoque des pratiques connues dans les systèmes totalitaires : "Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose""
Il n’y a aucune insinuation dans mon article mais des faits précis et vérifiables. Je peux faire une explication de texte quand il veut, devant qui il veut.
Sur le fond Monsieur Girard ne répond sur rien et en bon politique noie le poisson en jurant la main sur le cœur que tout est transparent et voté à l’unanimité. Les réponses de son interview sont fausses, pratiquement d’un bout à l’autre, et n’engagent que lui. Il nous parle sans vergogne de 60 commerçes et 10 agriculteurs !
Il ne dit pas un mot sur le Règlement National d’Urbanisme (RNU) qui s’impose à tous et qui induit la délivrance de certificats d’urbanisme. Il ne dit pas un mot sur les « erreurs » (pour ne pas dire plus) qu’il a commises entraînant l’annulation d’un premier certificat d’urbanisme (CNU) ou il disait que le terrain n’était pas viabilisé et n’avait ni eau, ni électricité, il refait un nouveau certificat d’urbanisme ou il invente purement et simplement un chemin imaginaire qui séparerait les terrains du village. Il oublie d’en informer le conseil municipal, comme il oublie de signaler l’action en justice entreprise devant le tribunal administratif. S’il veut une justification, il lui suffit de lire les conclusions juridiques très précises du dossier, il peut même les publier avec sa réponse dans le Caquetoire. Comme ça il n’y aura aucune ambiguïté.
Concernant le PLU, personne ne conteste l’utilité de son élaboration à condition qu’il se fasse dans la transparence et de façon légale. Contrairement à ce que dit Monsieur Girard deux projets ont été retoqués. Disons pour faire cours et ne pas trop envenimer les choses que le choix des terrains était sujet à caution.
Au cours de la dernière réunion d’information tenu en semaine devant un public clairsemé pour la moitié du conseil municipal, monsieur le maire n’a pas répondu a une seule question et n’a donc pas précisé ou il situait ce chemin imaginaire. Il n’y a jamais eu un seul compte-rendu de réunion ni dans le Caquetoire, ni sur le site encore moins d’explications. Par contre à la place de la nouvelle carte du PLU, nous avons eu droit à un article formidable sur le CNRS en Poitou Charente daté d’il y a trois ans recopié d’une revue officielle. Félicitations.
Comme transparence, on a vu mieux.
Au cours de ma longue série de reportages sur le thème "vivre et travailler au pays," j’ai pu constater que ce n’est pas en dissimulant mais en informant que l’on facilite la solution des nombreux problèmes et il en est ainsi lorsque l’on vit en société, tout simplement.
Il n’y aurait que 13 ha constructibles à Brinon sur une commune de plus de 12 000 ha, est ce vraiment l’intérêt des Brinonais qui s’installent dans les villages alentours. (voir les courbes démographiques)) Alors que la population de Clémont ne cesse d’augmenter, Brinon a perdu 40% de sa population en 40 ans et j’ai des doutes sur le seuil fatidique des 1000 habitants**. Oui Brinon est un joli village au milieu de la nature, plus de 12 000 ha, cela vaut-il la peine de se chicaner pour 2 hectares ? Je ne le pense pas.
Bernard Desjeux

*Ces reportages ont été publiés pour la plupart dans la revue Touring, puis le Chasseur Français et dans deux livres :France rurale, éditions du Chêne, Parcs naturels régionaux de France éditions Créer. ** En dessous de 1000 habitants l’indemnité du maire (1600 €/mois) change.

 
  Dominique Girard, maire du village, dans le mensonge
 

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