Bernard et Catherine Desjeux Journalistes - Reporters - Photographes
 
Togo, Kélegbéto, Zangbéto le jour et la nuit festival des divinités noires 5 Décembre 2012,
 
Les kelegbetos et les zangbetos sont des entités d’origines yoroubas réunies autour de sociétés initiatiques. Ils sont censés assurer la quiétude du village et une protection contre les voleurs. On les trouve à Akoupamé, Handlé, Kolo... Les kelegbetos sortent le jour, les zangbetos, la nuit. Ils ressemblent de loin à une sorte de meule de paille qui virevolte, protégés et dirigés par un initié muni d’un bâton. Aujourd’hui s’ils conservent un caractère sacré, on peut les voir durant le Festival des divinités noires effectuer des tours de magie dans un environnement populaire. Lorsqu’un zangbeto vient vous saluer, il est d’usage de lui faire une petite offrande en contrepartie de prédictions joyeuses : “ Vous n’aurez pas assez de vos deux mains pour rassembler tout l’argent que vous obtiendrez, et puis vous allez nouer de très bonnes relations.” La traversée du lac Togo par un zangbeto est un des grands classiques du festival. Le prêtre, depuis une rive, dirige les opérations en prise direct avec son fétiche dont il se sert comme d’un portable. Croit-il vraiment qu’il peut communiquer de la sorte ? Peu importe, l’important est que cela soit vécu comme tel. La proximité avec le théâtre est évidente explique l’anthropologue Bernard Müller. Personne ne se pose la question de savoir si l’acteur du film est vraiment le héros qu’il représente. La mise en scène, les chants, les percussions, les rôles des uns et des autres sont un moyen de communiquer avec une dimension qui dépasse la raison humaine : les fétiches en bois fument une cigarette tandis que le zangbeto marche sur les eaux. La foule nombreuse encourage, rigole, tape des mains. La fête renforce le lien social à travers cette manifestation culturelle. Toute la société est rassemblée pour, le temps de la fête, communiquer avec le divin. L’intérêt du Festival des divinités noires est de rattacher le sacré et le profane. Catherine et Bernard Desjeux
 
 
 

© Bernard et Catherine Desjeux Journalistes - Reporters - Photographes
http://bernard.desjeux.free.fr

Retour à la page précédente