Bernard et Catherine Desjeux Journalistes - Reporters - Photographes
 
Togo, Afrique, Brésil : la famille retrouvée festival des divinités noires 6 Décembre 2012,
 
Entre l’Afrique et le Brésil existe une longue histoire. Des milliers d’Africains furent déportés vers ce “nouveau monde” pour travailler comme esclaves dans les plantations. Ils emmenèrent une part d’eux-mêmes : leurs divinités. Ils les masquèrent facilement sous celles de leurs maîtres : par exemple, la divinité du tonnerre Shango n’eut aucun mal à prendre les traits du saint Michel-Archange des catholiques, tout comme le culte des jumeaux ceux de Cosme et Damien. C’est ainsi que naquit un synchrétisme très fort qui perdure aujourd’hui à travers le candomblé. Certains esclaves revinrent s’installer en Afrique, portant le nom de leurs anciens maîtres : de Medeiros, da Silva, da Cruz... Ainsi Joachim d’Almeida fonda en 1850 le village d’Atoéta au nord d’Aného. Originaire de Savalou, dans l’actuel Bénin, à son retour, il s’installa tout d’abord sur la rive droite du Mono. Mais la terre n’était pas bonne pour la variété de manioc qu’il avait rapportée du Brésil. Il traverse alors le fleuve, achète un terrain au chef de Glidji et commence par faire creuser un puits et fait défricher ses terres qui conviennent bien à son manioc. Il y installa plusieurs vaudous d’origine yorouba comme les egun et shango, ou d’origine fon comme la divinité de la terre sakpaté. Si Atoéta est le premier village fondé au sud Togo par un Afro-brésilien, il est aujourd’hui au cœur d’un maillage de “condgi” portant le noms de familles de l’autre rive, comme Medeiroscondgi. Installé derrière la maison du roi d’Atoéta, le vaudou whla a toujours accompagné Joachim d’Almeida, de Savalou au Brésil, et du Brésil à Atoéta, symbole de cette parenté transatlantique
 
 
 

© Bernard et Catherine Desjeux Journalistes - Reporters - Photographes
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