Bernard et Catherine Desjeux Journalistes - Reporters - Photographes
	France septembre 2016 le comice agricole d’Argent-sur-Sauldre
	Le comice agricole a été créé au XIXéme siècle pour montrer les progrès de l’agriculture et l’excellence des pratiques. Concours de labour, d’élevage... démonstration. Il s’agissait « d’instaurer de fréquents et intimes rapports entre les propriétaires et les cultivateurs et dans le même temps, de stimuler le rôle de tous ceux qui se livraient à l’agriculture et à l’élevage, en encourageant et en propageant le perfectionnement des instruments aratoires et les meilleures méthodes d’assolement, de mettre en commun et répandre le plus possible les connaissances acquises sur l’amélioration des races de bestiaux au moyen d’un croisement bien combiné » Aujourd’hui le progrès n’est plus tout à fait là où l’on croit qu’il est et le doute envahit un monde paysan décimé par les trente glorieuses. Un petit village de 1000 habitants comme Brinon-sur-Sauldre par exemple comptait une bonne quinzaine de fermes exploitant un sol "ben chti" en polyculture et élevage. En moins d’une génération, il n’en reste plus que 3 ou 4. Il n’y a pratiquement plus de paysans. Un matériel de science fiction assure des taches inimaginables , il y a quelques années pour le plus grand plaisir des banques qui ne manquent pas de bon sens. Les conditions de vie sont incomparables et ont évolué plutôt plus vite que les autres catégories socio professionnelles. Mais cela s’accompagne d’un cortège de contreparties qui ont longtemps été ignorées : endettement à la limite du supportable, détérioration de l’environnement, utilisation sans vergogne des pesticides, eutrophisation des étangs et des rivières, augmentation du nombre de cancer et des maladies liées à la "mal bouffe" comme les allergies ; le diabète ou la stérilité, pollution de la nappe phréatique... système économique délirant déséquilibré par des subventions technocratiques. Il est parfois plus rentable de mettre ses terres en jachère que de cultiver. Les agriculteurs sont montrés du doigt et en souffrent. Alors quand le comice arrive c’est le moment de manifester la véritable humanité et les valeurs de solidarité de ce monde déboussolé. Il ne s’agit pas de jeter l’anathème de l’extérieur mais de trouver des solutions viables pour que vive la terre et ceux qui la travaillent. Par ce beau week-end de fin d’été, on sentait à Argent-sur-Sauldre cette solidarité et cet attachement à la terre qui a toujours imprégné le monde paysan. Bernard Desjeux.

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