Bernard et Catherine Desjeux Journalistes - Reporters - Photographes
 
France Newmorning Le Musicien Abou Diarra Mali : Tranche de vie 4 juillet 2007
 
Qu’est ce que c’est que ce type ? Dés les premières notes Abou Diarra m’épate, me prend par le cœur et nous invite à le suivre sur sa route , à prolonger ses errances à travers l’Afrique : le Mali, la Guinée Conakry, la Côte d’Ivoire . Il a fait 4000 km à pied en compagnie d’un virtuose aveugle et proche du jazz.Moussa Kanté. La musique d’Abou Diarra est incroyablement forte, pas de faux semblant, pas d’imitation, des tranches de vie de joie et de souffrance, « l’aventure c’est dure ! » ce n’est pas une phrase en l’air mais une expression qui vous interpelle comme un complice de cette foutu existence. Il s’accroche à son instrument le Ngoni qu’il a semble-t-il adapté comme on s’accroche à une bouée ou à un gouvernail. Ce n’est pas un hasard si les cordes brillent dans la lumière. C’est pour ça qu’il exprime l’essence même du blues non pas une forme musicale asseptisée à douze mesures et des anatoles mais un cri vital tantôt d’une douceur et d’une tendresse forte tantôt hurlements jubilatoire, l’harmonica lui répond dans un déchirement venu du fond du souffle, troublant comme une ombre portée. Il est rare de voir une telle osmose, une telle complicité entre musiciens. Ces vies croisées resonnent.. Un concert d’Abou Diarra, ce n’est pas « super « ni « chouette » ni « très bien », on n’est pas dans l’esthétique, ce n’est même pas un concert , c’est une tranche de vie partagée.
Bernard Desjeux
 
 
 

© Bernard et Catherine Desjeux Journalistes - Reporters - Photographes
http://bernard.desjeux.free.fr

Retour à la page précédente